L'upcycling, ce vent nouveau qui souffle sur la mode

L'upcycling, c'est - littéralement en anglais - du “recyclage vers le haut”. Plutôt que de réduire l'objet à l'état de matière première (ce que l'on appelle le recyclage) et donc lui faire perdre sa valeur, avec l'upcycling on le revalorise (d'où le mot “up”) pour lui donner une nouvelle utilité.  

En mode, grâce à l'upcycling, le processus de création du vêtement est complètement chamboulé. Pour un vêtement dit classique, on dessine, on découpe le patron dans le tissu puis on assemble. Pour l'upcycling, c'est différent étant donné que l'on crée à partir de vêtements ou pièces existantes. C'est presque de la couture à l'envers puisque l'on découd la pièce, on prend conscience de la qualité et de la quantité de tissu disponible puis on imagine le vêtement. En apparence plus complexe, l'upcycling se fait pourtant une place dans la mode depuis quelques années.  

Si Martin Margiela était pionnier de l'upcycling avec sa collection Replica en 1994, cet ADN upcyclé et engagé se retrouve encore aujourd'hui chez les jeunes créateurs soucieux de proposer une mode plus responsable. Comme chez Koché, qui propose des collections capsules marquant un pont entre la haute-couture et le street-wear. Ou encore Deadwood, où les manteaux, blousons et vestes en cuir chez sont créés à partir de stocks dormants pour limiter la production de nouvelles peaux. Quant à Nanushka, elle inclut à ses collections des techniques et des textiles upcyclés toujours différents, comme une quête vers des produits toujours plus durables.  

Experte en la matière, la marque ENTOURE utilise des chutes de cuir pour créer ses accessoires. Ajoutez à cela un savoir-faire artisanal, une pincée d'esthétisme et une entrepreneuse ayant fait ses armes chez Jérôme Dreyfus puis John Galliano, vous obtenez une nouvelle marque engagée en vogue qui revisite la ceinture comme vous ne l'avez jamais vu ! 

À l'heure de la surproduction de vêtements et autres objets du quotidien en quantité excessive, l'upcycling s'impose naturellement pour certains comme une démarche écologique afin de s'inscrire dans une mode plus durable et responsable. Parmi eux, @Nicolemclaughlin, artiste upcycleuse ayant notamment collaboré avec Gucci, Prada ou encore Jacquemus.  Aujourd'hui, la designer montre une autre vision de la mode et incite à recycler de manière créative des objets destinés à être jetés comme des tubes de dentifrice, des vieux ballons de volley ou encore des serviettes en papier. 

 “L'upcycling nous aide non seulement à changer notre perception des déchets, mais aussi à trouver des solutions. Lors de mon premier emploi, j'ai été témoin de la production d'une grande quantité de déchets. J'ai eu l'idée d'utiliser ces déchets et cela m'a fait changer d'avis sur leur potentiel. ” nous confie-t-elle.  

Ce phénomène du surcyclage (en français) s'est imposé dans notre quotidien pendant le confinement.  

Si l'upcycling s'impose bien-sûr dans un contexte où la responsabilité écologique prend de plus en plus d'importance, c'est son accessibilité qui le rend aussi très populaire. Marie, connue pour son compte Marcel Gracieuse sur Instagram et TikTok, confie s'être mise à l'upcycling et à la création de contenus sur Tiktok pendant le confinement. Et d'expliquer : “L'enjeu de l'upcycling n'est pas qu'écologique. Pour moi, c'est une base de travail dans mon processus créatif. Je dirais que l'upcycling c'est aussi un réel levier pour rendre la création accessible à tous. Je veux partager une vision "esthétique" et accessible de l'upcycling.” 

Le Printemps aussi s'engage vers une mode plus responsable. Découvrez notamment le 7ème ciel, étage du Printemps Haussmann dédié intégralement aux pièces durables et à la mode circulaire, et shoppez responsable grâce à notre label Unis vers le beau responsable.