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Comment la royauté est revenue en force

L'Actu | par Marine POYER | le mardi 4 janvier 2022
Bracelet Cabochons, Goossens, 420€. Boucle d'oreille Mini Sonia en or, D'Estrëe, 90€. Bague Step Square en argent, Miansai, 175€. Collier Arrecife Maxi Choker, Monica Sordo, 390€. Collier avec pendentif Capricorne, Misho, 170€.
Un temps boudée pour son côté désuet, la royauté fascine aujourd'hui plus que jamais. Magnétisme du modèle dynastique, romantisation des amours princières et attraction des tenues d'époque ou des codes protocolaires, la couronne est omniprésente. Décryptage.

Au cœur de la (pop) culture
Naomi Watts dans « Diana », Helen Mirren dans « The Queen », Kirsten Dunst dans « Marie Antoinette »... les têtes couronnées ont toujours eu leur place dans les salles obscures. Qu'il s'agisse de revenir sur la vie des reines et princesses les plus emblématiques ou d'offrir une perspective inédite sur un épisode qui a marqué l'histoire, Hollywood s'en est longtemps donné à cœur joie... pour un public restreint. Souffrant d'une image poussiéreuse, questionnée sur son utilité et critiquée pour ses codes souvent considérés comme désuets, la monarchie était en perte de popularité ces dernières années. Mais c'était sans compter sur l'arrivée de Kate Middleton et Meghan Markle. Épouses respectives des Princes William et Harry, fils de la Princesse Diana et du Prince Charles, les deux jeunes femmes ont contribué à rajeunir l'image de la famille royale britannique ou tout au moins, lui donner un nouvel attrait. « The Crown », « Spencer » mais aussi plus largement « La Chronique des Bridgerton » ou « La Favorite »... ces dernières années la littérature et la télévision jouent à fond le jeu de la royauté et des intrigues de cour. « The Crown a assurément changé notre perception de la monarchie », expliquait l'historien et expert en royauté Robert Lacey à la BBC en 2019. Consultant pour la série anglaise, il poursuivait alors : « La série en a fait une sorte de divertissement, lui offrant une perspective dont elle n'avait jamais bénéficié auparavant et je pense qu'elle a également permis aux gens de jauger des avantages et des défis que représente l'appartenance à la famille royale. » Dévoilée fin 2020 et tournant autour de la rencontre entre Diana et le Prince Charles, la quatrième saison de la série a participé à remettre le mythe l'ultra-populaire Princesse de Galles au centre de l'attention. Une mise en lumière qui intervenait quelques années après le vingtième anniversaire de la disparition de Lady Di, décédée le 31 août 1997, mais aussi à une époque où la famille royale britannique est en pleine (r)évolution : deux mariages princiers (dont un mixte), la naissance de cinq petits-enfants, une prise de position ferme envers la presse tabloïd, le « Megxit » mais aussi un certain relâchement des codes protocolaires avec la mise en place d'une communication via les réseaux sociaux. En un mot, un rajeunissement (forcé ?) de la Firme ayant pour résultat la rédaction de nombreux ouvrages plus ou moins éclairés sur l'organisation de ce nouvel ordre royal.

bijoux dans galette des rois

Collier PA, Palm Angels, 535€. Boutons de manchette Oiseaux, Paul Smith, 120€. Bague Step Square en argent, Miansai, 175€. Bague Chain en argent plaqué or, Ambush, 435€.

Mais si la réalité figure en bonne place dans les rayons des libraires, la fantaisie n'est jamais loin derrière. Plus gros succès de la plateforme Netflix au moment de sa sortie en décembre 2020 (aujourd'hui dépassé par « Squid Game »), l'adaptation télévisée de « La Chronique des Bridgerton » et les péripéties hot du duc de Hastings ont réuni plus de 82 millions de téléspectateurs durant leurs 28 premiers jours d'exploitation. Un succès inattendu (Netflix pensait plafonner à 63 millions) que l'auteure de la saga explique notamment par son caractère original. « La Chronique des Bridgerton, tout comme Le Jeu de la Dame, défie la tradition et démontre que les séries d'époque ne sont pas limitées en termes de genre ou de public », analysait-elle pour le site de streaming en janvier dernier. « La série est une reproduction fictive du Londres de 1813 qui propose une nouvelle vision de la vie quotidienne sous la Régence. La Régence de Chris Van Dusen et Shondaland n'est pas supposée être historique. Elle est plus extravagante, sexy et fun que celle qui est dépeinte dans les séries d'époque habituelles. Et c'est ce qui a surpris et ravi nos membres. » Paru en 2000, le premier tome de la collection (qui en compte huit) n'avait jusqu'alors jamais fait l'objet d'une demande d'adaptation.

Une influence stylistique non négligeable
En parallèle, ce serait un doux euphémisme de dire que le style royal a toujours fasciné. Au XVIIIème siècle déjà, la cour de France était l'un des centres névralgiques de la mode, distillant son esthétique à grands renforts de gravures diffusées aux quatre coins de l'Europe. Un support aujourd'hui remplacé par la presse, qui détaille régulièrement la mise des têtes couronnées lors de leurs apparitions officielles.... ou de leurs déplacements quotidiens. Dès les années 1980, le look (on et off duty) de la princesse Diana faisait les choux gras des tabloïds. De son emblématique tailleur en tweed signé Bill Pashley à son iconique « Revenge dress » dessinée par Christina Stambolian en passant par les cailloux (fantaisie) de Butler & Wilson qu'elle adorait arborer, le style de la Princesse de Galles était étudié, disséqué, copié. Quarante ans plus tard, le « Kate Effect » et le « Meghan Effect » sont les dignes héritiers de cette frénésie. À la différence que cette fois-ci, les marques ont leur mot à dire. Créditées dans les journaux et sur les réseaux sociaux, ces dernières font également leur propre promotion en citant leurs clientes célèbres. Et ça rapporte. Gros. L'an dernier, le consultant Brand Finance confiait par exemple au « Belfast Telegraph » que l'influence sartorielle de Kate Middleton boostait l'économie britannique à hauteur d'un milliard de livres par an. De son côté, Meghan Markle avait contribué à la gonfler de 677 millions de dollars en 2018, année de son mariage avec le Prince Harry. Leur force ? Opter pour des marques généralement accessibles, qui permettent à leurs fans de s'offrir les mêmes pièces qu'elles sans s'endetter. Pour celles qui savent surfer sur ce succès, l'affaire peut s'avérer hautement lucrative : la marque de vêtements de grossesse Seraphine choisie par Kate Middleton en sait quelque chose. Portée par la Duchesse de Cambridge lors de sa première apparition publique après la naissance de Prince George, l'une des robes de la griffe fondée par une Française expatriée à Londres a connu un engouement immédiat. « La photo est sortie à minuit et les Etats-Unis, avec le décalage horaire, étaient déjà sur le coup », s'est-elle souvenue pour ELLE.fr en 2016. « J'avais trois-cents robes, elles sont parties en trois heures. Aujourd'hui encore, c'est un best-seller, une robe iconique. Maintenant on gère le flux, mais pendant un an et demi, elle était pratiquement tout le temps en rupture de stock. » Même son de cloche du côté de Strathberry, maroquinier écossais choisi par Meghan Markle en 2017, pour sa première sortie officielle après l'annonce de ses fiançailles avec le Prince Harry. Résultat des courses ? Un cabas tricolore épuisé en onze minutes. Ou comment s'offrir la mise d'une princesse moderne en quelques clics. Mais l'attrait nostalgique fonctionne également : en 2020, la marque Rowing Blazers s'était ainsi illustrée en recréant à l'identique l'un des pulls les plus célèbres de Lady Di. Vendu 335€, cet essentiel (toujours disponible) témoigne à lui seul du business florissant et perpétuel que représente le style de la royauté britannique malgré le temps qui passe.

bijoux dans galette des rois

Mini sac Holli, Rosantica, 934€. Bague Round Trip, Charlotte Chesnais, 550€. Serre-tête Poesia, Rosantica, 410€. Le Bracelet Baguier, Jacquemus, 535€.

Une réponse mode retentissante
Et face à ce retour en force, les créateurs de mode ne se sont pas trompés. Depuis quelques saisons, les designers multiplient les allusions à la royauté par le biais de bijoux ou pièces de prêt-à-porter dignes des plus grands monarques ou demoiselles de compagnie de la Régence. Les accessoires perlés de Simone Rocha mais aussi les robes en cuir à crinoline de Moschino se sont frayé un chemin sur les podiums, pour le plus grand plaisir des fans du look princier. Et ils sont légion. En janvier dernier, « La Chronique des Bridgerton » a ainsi boosté les requêtes de style « Regencycore » (comprendre : celui des dames de la bonne société britannique du XIXème siècle) sur la plateforme Lyst. Le détail ? Une explosion des recherches de corsets (+123%), robes taille empire (+93%), serre-têtes et bandeaux à perles et plumes (+49%) et gants longs (+23%). Une frénésie qui pourrait toutefois être tempérée par l'auteure du roman qui confiait l'an dernier au magazine « People » que « la mode de l'époque régente n'était pas aussi osée, colorée ou brillante que celle que nous présentons dans Les Chroniques de Bridgerton. Ils l'ont simplement rendue un peu plus excitante, sexy et vibrante. »
Quoi qu'il en soit, la tendance rétro queen ne semble pas près de s'arrêter. Pour la saison Printemps-Été 2022, la crinoline et la traîne figurent en bonne place chez Louis Vuitton et Richard Quinn (pensez à agrandir les portes), les broderies corsetées s'invitent chez Alexander McQueen et le jacquard baroque est à l'honneur chez Simone Rocha. La suite ? Tout aussi richement ornementée chez Balmain, où Olivier Rousteing imagine pour la saison Pre-Fall 2022 une rencontre hautement stylée entre Marie-Antoinette et Kurt Cobain, revisitant de manière grunge son iconique collection Fabergé. Et les accessoires ne sont pas en reste ! Des minaudières Rosantica aux bracelets martelés d'Ariana Boussard Reifel en passant par les chevalières Miansai et les médailles de Misho et Alighieri. Peut-être le moment ou jamais de s'offrir les faux joyaux de la couronne.

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