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Une saveur iodée
Il suffit parfois d'un petit rien pour qu'un produit longtemps ignoré devienne en un tour de main le sésame le plus convoité du moment. Consommée depuis des centaines d'années en Asie du Sud-Est, l'algue
a connu une ascension fulgurante au milieu des années 10 en Europe. Nori, wakamé ou encore spiruline, séchées ou sous forme de poudre ont envahi les rayons des épiceries fines et sont devenues les nouveaux aliments à « sublimer » par tous
les instagrameur.se.s féru.e.s de nutrition bien-être. Car l'adoption en masse de ce végétal est en effet avant tout due à ses propriétés nutritives. Riche en protéines, vitamines et minéraux, l'algue s'est vue octroyer le surnom de « super-aliment »,
celui qu'il est impératif de consommer régulièrement afin de vivre longtemps et en bonne santé. En smoothie, en salade, glissée dans une moutarde, saupoudrée sur un bouillon ou simplement déposée sur une tartine, elle est finalement devenue
l'apanage des plus grands chefs qui ne cessent d'avoir recours à elle pour revisiter les plats les plus académiques.
Un essentiel du vanity
Mais plus encore que dans l'assiette, l'algue fait aujourd'hui parler d'elle pour ses propriétés cosmétiques. Anti-âge, raffermissante, régénérante, amincissante, elle est au cœur des dernières
recherches... mais pas seulement. Ainsi, dans les années 1950, le Dr Max Huber avait déjà commencé à étudier ses bienfaits après un accident qui l'avait laissé gravement brûlé. Physicien, il avait finalement réussi à composer lui-même l'onguent
capable de régénérer sa peau en mettant au point un processus de fermentation spécial du varech, une algue présente sur les côtes de la Californie où il résidait alors. Au bout de douze ans, à force d'expériences et d'essais en tous genres,
il obtient l'élixir parfait qu'il finit par commercialiser sous la marque La Mer. Un classique aujourd'hui encore réputé pour son efficacité et sa versatilité, décliné sous forme
de crèmes et de sérums aux propriétés diverses. Plus près de nous et plus récemment, ce sont Muriel et Jean Marc Dubois qui ont étudié les bienfaits de ce végétal marin. En 2011, le couple s'installe en effet sur la côte Basque et, déçu
de ne pas trouver de crème solaire capable de protéger la peau tout en préservant les océans, met au point Les Laboratoires de Biarritz. Son produit de prédilection ?
L'algue rouge, dont les propriétés antioxydantes luttent notamment contre le vieillissement cutané.
Pourquoi une telle efficacité ?
Ce n'est bien entendu pas un hasard si l'algue est aujourd'hui au cœur de nombreux produits cosmétiques. La raison est en réalité très simple : une structure biochimique similaire entre
la peau et ce végétal, qui tient au fait que les toutes premières cellules vivantes ont pris naissance au fond des océans. En un mot (et pardonnez-nous d'avance pour la comparaison), notre structure cutanée a bien plus en commun avec l'algue
qu'avec la plus délicate des roses. Soumise à divers stress (exposition au soleil, déshydratation lors des marées et chocs dûs au ressac), l'algue a développé de nombreux mécanismes de régénération et de protection, que les scientifiques
étudient aujourd'hui afin de les reproduire le plus fidèlement possible. De quoi la regarder sous un autre angle la prochaine fois qu'elle s'enroulera autour de nos chevilles...