Fashion Week printemps-été 2023 : 10 temps forts qu'il ne fallait pas louper

Repris sur les réseaux sociaux du monde entier, l'événement incontournable de cette édition est résolument la robe faite “minute” sur Bella Hadid lors du défilé Coperni ! Pendant cette performance en live, la top superstar apparait presque nue sur le podium, quand, munis d'aérographes, trois hommes commencent à la recouvrir d'une matière qui se solidifie au contact de sa peau. Quelques coups de ciseaux de plus tard, la voilà prête à présenter la pièce maîtresse : la robe en Spray-on fabric © ! Cette année encore, la collection signée Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant est guidée par l'innovation et montre la voie pour le printemps prochain

Cette saison encore, la nature est source d'inspiration pour Jonathan Anderson, directeur artistique de la maison Loewe. Faisant écho à sa collection SS23 homme avec du gazon décliné sur les vêtements et les chaussures, la plante anthurium a cette fois été mise à l'honneur côté femme. Top fleurs XXL, sandales à ornements feuilles et imprimés floraux, on sent que Loewe étudie l'interdépendance entre la mode, la nature et... la technologie. En effet les pièces végétales côtoient tops en pixels, cols lavallières et robe (très) courtes. Nature et démesure, rêve et audace. 

Muccia Prada, dans son approche ultra minimaliste pour MiuMiu, a dévoilé une collection pleine de sobriété durant la Fashion Week parisienne. Elle explique sa démarche comme une volonté de proposer les vêtements convenables pour la vie de tous les jours. Ainsi les coupes, les matériaux et les formes sont très modernes et épurés. On retrouve des allures sport-chic avec des vêtements très fonctionnels, des matières techniques et des grandes poches. Cherchant la limite entre le coté ornemental de la mode et sa réelle fonction, cette collection est sa perception de l'uniforme moderne ! 

C'est sous le signe des gémeaux que Gucci, dirigé par Alessandro Michele, présentait sa collection Twinsburg durant la Fashion Week milanaise. Le show dévoilait les différentes influences du directeur artistique au cours de sa vie : de sa culture à sa famille en passant par l'Italie. Au programme: silhouettes sorties des années 80 et en guise d'accessoires, des sacs nounours ou Gremlins. Mais surtout une horde de jumeaux, référence à sa mère biologique, elle aussi jumelle. Ou encore le message “Fuori” (out) placardé sur les vêtements comme un cri du coeur ! 

Ester Manas et Balthazar Delepierre ont présenté “Summer body”, un hymne à la féminité décomplexée. Et pour célébrer ce mantra, ce sont des mannequins aux morphologies allant du 34 au 50 qui ont défilé et porté haut les couleurs de la marque. Au programme : des robes à volants moulantes, des coupes aux tissus froncés et des tee-shirts à messages. Dont l'un, surprise du show, affichait le logo emblématique d'Ester Manas avec l'inscription Ganni, annonçant ainsi une collaboration avec la marque danoise. Ganni a également imaginé les chaussures de la collection et chaussé les cheffes de file du mouvement body positive de sabots cloutés et sandales à rubans.  

C'est sous un chapiteau de fête foraine futuriste que Nicolas Ghesquière a montré sa collection pour Louis Vuitton. Il affirme sa maîtrise des codes de la maison en se permettant un jeu stylistique sur les proportions et offre un univers décalé fait de motifs losanges, de chaussures et détails surdimensionnés, ou encore de pantalons froufrous. Il prouve ainsi qu'il agit en vrai maître de piste dans le cirque de la mode ! 

Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de la ligne femme chez Dior, a rendu hommage à Catherine de Médicis pour son défilé. En choisissant cette femme puissante, elle a souhaité inviter les femmes à révéler la régente noire qui sommeille en elles ! Corsets, jupes dessous, bas résilles et kitten heels, les looks revisitaient les classiques du style victorien avec un twist gothique. Clou du spectacle, le décor signé Eva Jospin, artiste plasticienne, recréait les grottes italiennes de Lombardie avec du carton ! 

Depuis 2019, le festival Balmain a ouvert le monde cloisonné de la fashion week au public. Pour cette 3e édition, Olivier Rousteing a choisi comme thème la renaissance (au sens propre !) et mis en avant ses origines éthiopiennes et somaliennes. Le Balmain show en quelques looks ? Des impressions peintures de la Renaissance, des pièces structurées et tressées en raphia, les flammes d'un phœnix qui renaît de ses cendres et de somptueux layering de voilages. Clou du spectacle, la chanteuse Cher habillée d'une combinaison futuriste qui passe de l'écran à la scène. En choisissant cette icône lgbtqia+, le couturier impose sa conception fédératrice de la mode. 

Demna Gvasalia, directeur artistique de la maison Balenciaga, a invité le monde de la mode sur un champ de bataille et présenté un catwalk postapocalyptique couvert de boue. Les codes de la couture et du milieu militaire s'entrechoquent : cottes de mailles, chaînes et tâches s'accompagnent de strass, plissés et couleurs flashy. Les accessoires sont audacieux entre ballerines boueuses, cache-dents guerriers et sacs paquet de chips. Le créatif, après les sujets du réchauffement climatique ou de l'exode de la guerre en Ukraine, utilise à nouveau son art pour partager une vision de notre société.

Au Palais Garnier s'est déroulé un show électrique comme en raffole Thom Browne qui a, pour la saison, réinterprété Cendrillon façon couture punk. Le public a pu redécouvrir le conte de Charles Perrault où la citrouille laisse place à la Cadillac rose et où les coiffures rock et sous-vêtements apparents sont rois ! Au programme de la collection : tailleurs à pois, accessoires insolites, vêtements pastel et, bien sûr, les fameux costumes gris, incontournables.