Fashion Week de Paris : 8 défilés qu'il ne fallait pas manquer

Jean Paul Gaultier Couture par Haider Ackermann 

Haider Ackermann a été, cette saison, le 4ème invité à dessiner une collection pour Jean Paul Gaultier Couture. Le tailleur des femmes, habitué des plissés, drapés et tailleurs impeccables, a présenté un défilé envoutant dans le quartier général de la maison.

Le show démarre et une respiration sensuelle s'empare de la salle. On découvre les premières créations au genre mixte, la même fluidité de genre qui a déjà fait parler à la Mostra de Venise quand Timothée Chalamet est apparu en ensemble de satin rouge à dos nu signé Ackermann.  

Les pièces se succèdent dans une ambiance presque silencieuse, laissant parler d'elles-mêmes les créations. Pour ponctuer le show, des robes noires structurées s'avancent sous les yeux de Jean Paul Gaultier. Ce dernier s'éclaire à la vue de la dernière silhouette à cape blanche de la collection, provoquant dans la salle un tonnerre d'applaudissement. 

Viktor & Rolf, sens dessus dessous 

On a découvert le 25 janvier, dans une salle opulente ornée de moulures et dorures du Grand Hôtel Intercontinental, une collection Viktor & Rolf sens dessus dessous. La présentation en tant que membres correspondants de la Haute Couture a su se démarquer pour son côté décalé.  

Dans le salon Opéra, les robes conceptuelles, presque surréalistes, des créateurs allemands, se sont succédées. Habitué à présenter des pièces avant-gardistes et peu conventionnelles, le duo s'est montré rebelle quant au porté : robes de côté, à la renverse, scindées voire au travers des mannequins. Pour accompagner cet acte de rébellion, une mise en beauté teintée de couleurs pops aux allures rétro des années 80 a été choisie !  

Puissante Schiaparelli  

C'est au Petit Palais que la collection couture de Daniel Roseberry, directeur artistique de la maison Schiaparelli, a été présentée. Un spectacle d'élégance aux pièces insolites, aux dimensions XXL avec un choix peu ordinaire pour les matériaux :  du bois, du laiton ou encore de la fausse fourrure ultraréaliste. Ce qui est marquant dans l'exhibition du créateur, c'est l'accent mis sur le buste des femmes dans ses créations, symbole de la force intérieure qui s'en dégage.  

Le street luxe avec Wales Bonner  

C'est à l'hôtel d'Evreux, lieu mythique de la mode parisienne, que la Fashion Week de Paris a démarré le 17 janvier. La créatrice de mode londonienne, Wales Bonner, a inauguré le bal avec un défilé sur fond d'une exclusivité signée Kendrick Lamar, Duval Timothy et Sampha. 

La silhouette de la saison est street luxe : ajustée sur le haut du corps, évasée sur le bas. Les vestes élégantes se portent sur des baggy flare fit, les maillots de foot s'agencent aux smoking et bottes en python, et les polos en mailles sportifs se mixent aux jupes en raphia et ballerines. Pour l'hiver 23-24 c'est donc le mix and match qui fonctionne chez Wales Bonner. 

Concepts chez Botter 

Cette année, les designers de mode ont vraiment mis les vêtements sens dessus dessous ! Rushemy Botter et Lisi Herrebrugh, les directeurs.ices de Botter n'ont pas dérogé à la règle. Ils ont présenté une collection d'apparence simple aux détails détournés, presque loufoques. Si la saison précédente avait été marquée par leur sac bouée de sauvetage, cette fois, c'est une selle de vélo qui a été recyclée en sac. Toujours dans l'innovation et la recherche de nouveaux concepts créatifs, Botter a annoncé lors de son défilé, une nouvelle collaboration avec Reebok, au détour d'une paire de baskets réalisée en impression 3D. 

Gender fluid chez AMI  

Sur la scène de l'Opéra Bastille Alexandre Mattiussi a présenté "Prélude", sa nouvelle collection mixte pour l'hiver 23-24. Fidèle à lui-même et à l'élégance simple parisienne, la collection comprend des coupes tailoring et un vestiaire complètement gender fluid. La micro-jupe ou le micro-short se portent de la même manière dans les deux univers : avec un manteau extra large et des chaussettes remontées. Même chose pour les pantalons fluides très larges, les manteaux xxl et les vestes de costume oversized, qui se portent au féminin comme au masculin chez AMI. 

Knock, Knock... C'est KidSuper ! 

Déjà à la tête du label qui propose des collections pour Louis Vuitton depuis le départ de Virgil Abloh, le designer américain Colm Dillane, a cette fois marqué les esprits en proposant un concept spécial pour présenter sa nouvelle collection. 

Alors qu'un rideau se lève, Tyra Banks apparait en présentatrice du Fashion Comedy Show de Kid Super. Ici, les mannequins sont remplacés par des acteurs et humoristes connus du show business : Yvonne Orji, Jeff Ross, Andrew SantinoTheo Von, Matteo Lane et french touch oblige Fary, venus présenter les pièces de la collection autour de mini-sketchs ! Pour le sketch final, Colm Dillane a joué la carte de l'humour en se targuant d'être la nouvelle marque en vogue, avec un sketch déjà mythique :

- « Knock Knock! 

- Who is it?  

- The new brand in town! » 

Le Mugler Show de retour en physique  

Après trois années de shows diffusés exclusivement sur les canaux digitaux, Casey Cadwallader, directeur artistique de Mugler, a présenté en physique sa collection prêt-à-porter automne-hiver 2023-2024. Ce retour attendu, s'est tenu aux Grandes Halles de la Villette pour ponctuer la Fashion Week.  

Fidèle aux codes de la maison, la sexyness Mugler était à son paroxysme : jambières western, pièces de cuir presque sculptées sur le corps des mannequins, transparence, pièces de dentelles à la base des cheveux, esprit biker et bralettes pour homme. Un retour affirmé qui a mis à l'honneur un catwalk très charismatique : Dominique Jackson, Shalom Harlow, Irina Shayk... Arca qui, possédée par le catwalk, s'est ruée sur la rappeuse américain JT assise au premier rang pour lui voler son sac ! L'objet de toutes les jalousies ? Le nouvel It-bag de Casey Cadwallader pour Mugler, le Spirale 01.