Bronze, laiton doré, cristal de roche, bois, ambre, coquillages, pierres... depuis sa fondation dans les années 1950, la maison Goossens a travaillé tous les matériaux ou presque et les a transformés en bijoux d'exception. Formé chez l'orfèvre Bauer, Robert Goossens a mis son talent au service des plus grands noms de la couture. Ami de Gabrielle Chanel, c'est à elle que l'artisan devra sa réputation : après avoir travaillé sur son style byzantin en 1954, il est plébiscité par de nombreuses maisons. Balenciaga, Grès, Rochas ou encore Yves Saint Laurent se bousculent pour lui demander de créer des bijoux pour leurs collections. Car loin d'inventer une simple esthétique, Robert Goossens a mis au point une nouvelle manière de travailler lors de ses rendez-vous avec Coco Chanel : alors que les bijoux des défilés étaient initialement des reproductions de pièces Haute Couture, sous l'œil exigeant de la créatrice, l'orfèvre laisse parler sa créativité. Et pour la première fois, grâce au duo, les parures sont créées en même temps que la collection de prêt-à-porter, en adéquation avec les vêtements.
À la fin des années 1970, Patrick Goossens, fils du fondateur, prend la relève. Sous sa houlette, la maison continue de travailler pour les plus grands tout en développant ses propres créations dans son atelier de Pantin, comme elle l'a toujours fait. Car la force de la griffe tient également à son autonomie. Equipés d'une fonderie, les locaux de la périphérie parisienne permettent aux artisans de travailler les métaux sur place, à tout moment.
En 2005, la maison est rachetée par Paraffection, la filiale regroupant les Maisons d'Art du Groupe Chanel. Mais il faudra attendre 2018 pour que la griffe retravaille avec la marque au camélia, pour la première fois depuis plusieurs décennies. L'objet de cette collaboration ? Un scarabée, dessiné par Robert Goossens au cours de sa carrière, retravaillé lors du défilé des Métiers d'Arts qui s'est tenu à New York. Le plus beau des hommages.
