TikTok, berceau de nouvelles communautés digitales

L'Actu | le vendredi 11 septembre 2020

Alors que TikTok compte désormais plus de deux milliards d'abonné·e·s à travers le monde, le réseau social le plus convoité de la génération Z ne cesse de voir grandir ses multiples communautés aux codes bien ancrés. Petit tour d'horizon de ces nouvelles sous-cultures et communautés digitales.

Soixante secondes. C'est la durée maximale des vidéos que l'on peut publier à l'infini sur l'appli chinoise la plus célèbre de la planète. Une minute pour se dévoiler aux yeux de tous·tes, dont la nouvelle génération d'adolescent·e·s raffole. Entre challenges, chorégraphies et performances, les « tiktokeur·se·s » déploient une véritable galaxie d'univers orientée grâce à une intelligence artificielle très pointue.

Dans ce monde parallèle, de nombreuses communautés cohabitent selon des codes bien précis. On y croise les fameux·ses E-girls et E-boys, ces ados « néo-cool » dont les posts à l'esthétique léchée multiplient les clins d'œil aux dessins animés japonais, à la K-pop et à la culture skate. Maquillé·e·s d'un trait d'eye-liner, du blush sur les joues, ils arborent généralement une chevelure d'une couleur éclatante, souvent rose ou violette, assortie à un look gender-free. Une tendance (non sans rappeler la vague Emo des années 2000) qui se développe en parallèle de l'apparition de nouveaux profils type, telle la VSCO Girl (prononcez « vésco »), reconnaissable à son style californien aux accents rétro.

Si le·a Normie reste le·a consommateur·rice « classique » de TikTok, désireux·se de découvrir de nouveaux contenus visuels, deux grands courants régissent par ailleurs la plateforme. D'un côté, le Straight TikTok, soit les abonné·e·s qui publient des vidéos répondant aux challenges ou axées sur des chorégraphies, et de l'autre, l'Alt TikTok, une forme d'élite expérimentale qui utilise le réseau social pour diffuser des vidéos artistiques, ou encore comme vecteur de leur activisme politique. Une véritable contre-culture TikTok qui ne cesse de s'étendre et dont le pouvoir dépasse désormais le simple écran, comme en témoignait le récent revers de Trump face à de jeunes « tiktokeurs·se·s » parvenu·e·s à faire échouer son meeting à Tulsa en réservant des milliers de places (gratuites) ensuite laissées vides le jour J.