Si la mode a tendance à se faire de plus en plus inclusive, il reste malgré tout un domaine où la perfection est toujours de mise : la joaillerie. Boucles parfaites, volutes délicates, perles à la rondeur inégalée, pierres plus brillantes que jamais... Partant de ce constat, Himo Martin a fondé en 2005 la marque Pearls before swine. Son nom, inspiré d'un verset de la Bible qui enjoint métaphoriquement de ne pas donner de perles aux cochons car ils ne sauraient reconnaître leur beauté, résume le concept de la griffe : proposer des bijoux créés à l'aide de matériaux jugés imparfaits afin de développer une esthétique originale et une nouvelle forme de délicatesse. Colliers, bracelets ou encore bagues revêtent ici une dimension légèrement vieillie et souvent brute qui n'enlève rien à leur attrait. Aidé par un négociant, ami de longue date, Himo Martin recueille donc les perles jugées imparfaites par l'industrie joaillère. Ses favorites ? Les perles d'Akoya et celles de Tahiti, qu'il monte ensuite sur des bases en argent. Recherchant une allure inédite, il travaille ensuite le métal précieux en l'oxydant ou en le gravant à l'aide d'instruments inattendus, issus de l'univers médical par exemple. Outre leur dimension éthique, les créations de Pearls before swine sont également sustainable puisqu'elles mettent en lumière des perles, pierres et métaux sourcés de manière équitable. Proche de la nature, le designer inclut également parfois quelques éléments comme le bois à ses créations. Et ce n'est pas la seule manière dont Himo Martin s'illustre. Loin du tumulte des Fashion Weeks et de leur rythme effréné, le joaillier canadien ne propose ses collections en vertu d'aucun calendrier, en se basant uniquement sur son inspiration. Solitaire, cet artisan basé à Montréal travaille à la main (aidé d'un assistant) tous ses bijoux dans son atelier de Vancouver afin de proposer des pièces toujours plus fortes et riches en émotions.