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L'une des qualités les plus manifestes du lin, et non des moindres, est de satisfaire l'exigence actuelle de localisme. En effet, cette plante délicate à fleurs bleues pousse essentiellement en Europe (85 % de la production mondiale), le long d'une bande côtière qui va de Caen à Amsterdam, et la France en est la première productrice. À la clé, peu de kilomètres parcourus et moins de pollution. Écoresponsable, son mode de culture de rotation (sur un même champ pousse chaque année en alternance une plante différente pour ne pas appauvrir les sols) rejette par ailleurs peu de phosphates et de nitrates. Mieux : un hectare de lin retient chaque année 3,7 tonnes de CO2. Un réel avantage écologique, d'autant qu'il nécessite peu d'engrais, de pesticides et s'avère très peu gourmand en eau, car il pousse dans des régions naturellement pluvieuses.
Du champ au dressing, la liste de ses qualités s'allonge : une fois transformé en vêtement, le lin déploie ses propriétés antibactériennes (moins de risques d'allergie) et thermorégulatrices - sa fibre emprisonne ou libère l'air selon la température extérieure, ce qui en fait une alliée pour le corps, en été comme en hiver. Également appréciées : sa solidité et sa facilité d'entretien.
Ces nombreux atouts n'ont pas manqué d'attirer les marques de mode, qui distillent la fibre de lin au fil de leurs collections. Maison Sarah Lavoine ou Acne l'utilisent pour certains de leurs T-shirts ; Jacquemus y recourt pour confectionner une des déclinaisons de l'iconique sac Chiquito, des jupes et vestes colorées façon tailleur pop ou des shorts pour homme ; Paul Smith s'en empare pour créer des costumes et blazers signature ; Bourrienne l'adopte pour concevoir des chemises épurées ; Loewe l'intègre dans une pièce plastronnée oversize... Zimmermann, enfin, met également le lin à l'honneur à travers une série de robes, combi-shorts et crop tops à motifs floraux. Un come-back fulgurant.