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L'année 2020 en 5 albums incontournables

Dua Lipa - Future Nostalgia
Depuis 2017, Dua Lipa est l'auteure d'au moins un tube par an. Avec Future Nostalgia, paru en mars dernier, l'Anglaise a toutefois franchi un palier. On le voit dans ses collaborations
(Diplo, Mark Ronson, Angèle), dans ses projets annexes (elle est l'égérie d'une pub pour Saint Laurent), mais aussi dans la qualité de ses morceaux, qui doivent autant aux idoles de son adolescence (Madonna, Blondie) qu'à la pop. La sienne,
efficace et élastique, a d'ailleurs permis à différent·e·s DJ's (Moodymann, Dimitri From Paris, The Blessed Madonna) de se l'approprier pour offrir une version clubbesque de ce deuxième album : Club Future Nostalgia (DJ Mix).
Chloe x Halle - Ungodly Hour
Avec ce deuxième disque, l'idée n'est plus pour les sœurs Bailey de marcher dans les pas de Beyoncé, pour qui elles ont assuré les premières parties. Il s'agit à présent d'affirmer
une présence, un style (R&B et caribéen), mais aussi d'imposer un certain sens du groove, symbolisé par les productions de Scott Storch, Disclosure, Mike WiLL Made-It et elles-mêmes. La preuve, s'il en fallait une, que Chloé x Halle débordent
d'idées, essentiellement puisées dans les nineties mais très clairement tournées vers l'avenir.
Tame Impala - The Slow Rush
Kevin Parker n'est pas que le guitar hero préféré des rappeur·se·s. En marge de ses collaborations prestigieuses (Travis Scott, Rihanna...), c'est aussi et surtout le grand
orchestrateur de Tame Impala ; le maître à penser d'un groupe phare des années 2010, plus imprévisible que jamais. Et la liberté, chez les Australien·ne·s, a visiblement le goût d'un assemblage de pop, de mélodies synthétiques et de refrains
reverbérés qui, de « Borderline » à « Breathe Deeper », ne peuvent que susciter l'adhésion.
Yaeji - What We Drew
Certain·e·s artistes sont prévisibles, fidèles à une ligne de conduite ; d'autres, comme Yaeji, semblent écouler leurs jours dans un perpétuel entre-deux : en l'occurrence, entre New York
et Séoul, entre son statut de productrice et ses DJ sets, entre la house et le cloud rap. Ainsi de What We Drew, un premier long format qui, en plus de créer de l'inédit, ne cesse de faire sauter les barrières, notamment celles
des catégories qui enferment.