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Couturier superstar : comment Thierry Mugler a transformé la mode

L'Actu | par Marine POYER | le lundi 24 janvier 2022
portrait de thierry mugler
Thierry Mugler au vernissage de l'exposition «Thierry Mugler: Couturissime» au Musée des Arts Décoratifs à Paris, le 28 septembre 2021.
Couturier superstar qui a fait rayonner la mode française dans les années 1980 et 1990, Manfred Thierry Mugler est décédé dimanche 23 janvier 2022 à l'âge de 73 ans. Retour sur une carrière riche en innovations.

Enfant, rien ne prédestinait Manfred Thierry Mugler à devenir styliste. Happé par le monde de la danse classique, le strasbourgeois né en 1948 rejoint en effet le Ballet du Rhin à l'âge de 14 ans. Et s'il abandonne cette carrière quelques années plus tard pour se former à l'architecture d'intérieure aux Arts Décoratifs de Strasbourg et s'installer à Paris lorsqu'il n'a que 21 ans, la danse restera toujours présente. Doté d'un style personnel fort, il se dirige tout naturellement vers une carrière de styliste, d'abord en tant que freelance, notamment pour Cacharel et Dorothée Bis, puis sous son propre nom. Après une première incursion baptisée « Café de Paris », il signe ses créations Thierry Mugler dès 1974.

défilé Thierry Mugler

Des silhouettes uniques

Une dose de futurisme, une dose de SM et un amour incommensurable pour les courbes féminines et le glamour. Dès ses débuts, les silhouettes de la maison (Manfred) Thierry Mugler font mouche dans le petit monde feutré de la mode où l'heure est à la fluidité. Le regard définitivement tourné vers l'avenir, il n'en oublie pas pour autant le passé, qui ne cesse de l'inspirer, comme en témoignent les lignes de ses tailleurs que n'aurait renié aucune héroïne hitchcockienne. Également passionné par la nature, celle-ci n'est jamais très loin. Et s'il avait coutume de qualifier l'être humain de « plus bel animal sur Terre », c'est également la peau des reptiles et les tailles de guêpes qui jalonneront ses collections. Mais loin de contraindre les femmes, ses vêtements dignes des plus grandes œuvres de science-fiction sont avant tout une déclaration d'indépendance : à une époque où elles s'inventent une nouvelle place dans la société et sur le marché du travail, Mugler leur donne l'occasion de s'approprier leur image et de devenir celles qu'elles désirent. Et ça marche. Ses designs sont loués pour leur avant-gardisme et la Chambre Syndicale de la Couture l'invite à présenter ses collections dans le cadre de la semaine de la Couture dès 1992. Une aura atemporelle, remise au goût du jour ces dernières années par les nouvelles icônes de la mode, de Kim Kardashian à Cardi B, qui ont choisi ses créations pour fouler les tapis rouges du monde entier.

Des matières futuristes

Bien avant On Aura Tout Vu et plusieurs décennies après Courrèges et Paco Rabanne, les matières inattendues sont au cœur des collections Mugler. PVC, plumes, dentelles, caoutchouc, cuirs vernis ou embossés, métal, cristaux, coquillages... rien n'est trop fou pour donner vie au monde du créateur. Tant et si bien que ses ateliers se trouvent sans cesse à devoir trouver de nouveaux outils et manières de travailler ces matériaux hors du commun. Aujourd'hui encore, la maison Mugler emmenée par Casey Cadwallader depuis 2018 fait perdurer cet héritage texturé.

défilé Thierry Mugler

Des parfums innovants

Touche-à-tout au flair invétéré, Manfred Thierry Mugler a également apposé sa touche Midas au monde de la beauté. En 1992, le designer présente son premier parfum, Angel. Le jus, premier « oriental gourmand » à voir le jour mêle des notes de praline, vanille et patchouli et détonne dans le milieu ultra-fleuri de la parfumerie. Projet de longue date, il est le fruit de recherches intensives, comme en témoigne une interview donnée en 1979, déjà, où le créateur faisait part de ses intentions : « Je veux fabriquer une fragrance tellement délicieuse qu'on aura envie de la manger. » Pari réussi. En plus d'être hautement original dans sa présentation (l'essence bleue est alors unique sur le marché tandis que son flacon étoilé, merveille de technicité, a requis deux ans de travaux aux verreries Brosse), le parfum signé Olivier Cresp devient rapidement incontournable et rebat les cartes de la parfumerie. Toujours aussi populaire aujourd'hui, il a été suivi par d'autres fragrances maison, d'Alien à Womanity.

Des défilés grandioses

En octobre dernier, la maison Balmain squattait les gros titres de la presse spécialisée grâce à son défilé spectacle organisé à la Scène Musicale. Une rareté dans le petit monde de la mode (surtout en pleine pandémie) mais qui était loin d'être une nouveauté. Toujours prompt à bousculer l'ordre établi, Mugler avait déjà révolutionné le format du défilé de mode et ce, dès les années 1980. Son premier véritable coup d'éclat ? La présentation de sa collection Automne-Hiver 1984 baptisée Les Anges de l'Hiver. Dévoilée au Zénith de Paris devant un parterre de journalistes et acheteurs invités par la maison ainsi que de spectateurs ayant acheté leur billet, cette représentation sponsorisée par Shiseido, Adidas et Renaut (une première à l'époque) réunissait 60 mannequins et présentait 350 modèles. Un « opéra-défilé » mis en scène de A à Z par le couturier, qui se plaira à réitérer l'expérience à plusieurs reprises, notamment en 1995, lorsqu'il célèbrera les vingt ans de sa marque au Cirque d'Hiver.

thierry mugler

Une carrière protéiforme

Dès ses débuts, Mugler met son talent au service des stars qui l'entourent. Adulé par ses mannequins vedette (Jerry Hall en tête), il dessine notamment de nombreux costumes (ainsi que la tenue de mariage qu'il portait lors de son union avec le top Iman) pour David Bowie dès 1979. Dix ans plus tard, il signe les costumes de Mylène Farmer dans le cadre de sa tournée, « Tour 89 ». Les années 1990 sont tout aussi fructueuses, notamment avec le tournage du clip « Too Funky » d'un George Michael encore tout auréolé de l'aura mode de « Freedom 90's ». Et son départ de sa maison éponyme en 2002 ne ralentira en rien ses ambitions showbiz : en 2009, il collabore avec Beyoncé dans le cadre de la tournée « I am... ». En plus des costumes, il participe également à la direction artistique ainsi qu'à la chorégraphie. Car le designer est toujours aussi fasciné par le mouvement du corps humain : metteur en scène de ses propres shows depuis ses débuts, il crée en 2013 la revue « Mugler Follies » au théâtre Comédia à Paris. Entre 2014 et 2016, c'est Berlin qui obtient ses faveurs, alors qu'il met en scène le spectacle « The Wyld », au Friedrichstadt-Palast avant qu'il s'envole pour Londres en 2019, afin d'y signer les costumes et la direction artistique du ballet « McGregor + Mugler ».

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