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6 créatrices de mode aux partis pris forts et engagés

Style | le vendredi 9 octobre 2020
À travers sa plateforme, Printemps.com met en valeur des créatrices prônant des valeurs progressistes et défendant des esthétiques audacieuses. Chacune à leur manière, elles dessinent le nouveau visage de la mode. Voici six designers militantes qui font du vêtement un outil politique d'empowerment.

Dans un monde globalisé et interconnecté, la mode et le luxe deviennent des moteurs de changement sociétal. Les marques, de plus en plus incarnées et engagées, sont invitées à répondre à cette quête de sens qui traverse nos sociétés. Sur Printemps.com, nous sélectionnons des créatrices qui permettent l'éclosion de nouvelles valeurs?- fluidité des genres, écologie, féminisme, inclusivité, multiculturalisme - jusqu'alors peu compatibles avec l'idée même de luxe, rétif à toute idée de lien social, tourné vers l'exaltation de la puissance de l'individu.

Six d'entre elles symbolisent tout particulièrement ce tournant humaniste?: Ester Manas, qui fait de la mode plus size une réalité?; Miuccia Prada, figure de l'avant-garde, féministe depuis ses débuts ; Martine Rose, dont les collections sont gender-free et inclusives?; Yoon Ahn, figure incontournable du streetwear, modèle d'identification pour de nombreux·ses jeunes designers ; Vivienne Westwood, reine du punk et militante écologiste ; et enfin Paria Farzaneh, qui célèbre la culture iranienne et invite à plus de diversité. Retour sur l'histoire et les engagements de ces créatrices hors pair.

Dès 2018, sélectionnée parmi les 10 finalistes du Prix Mode du Festival de Hyères avec sa collection « Big Again », la designer française Ester Manas, diplômée de La Cambre, s'est adressée à toutes les femmes, tous les corps, toutes les morphologies. Sa mode plus size n'est pas qu'un discours de façade : toutes ses pièces sont conçues pour mettre en avant les courbes et conviennent à tous les gabarits, sans exception. « Pourquoi faudrait-il avoir faim pour pouvoir trouver des vêtements créatifs ???» pointe la styliste. Forte de ses expériences au sein des studios Balenciaga, Paco Rabanne et Acne Studios, Ester Manas bouscule les standards visuels et esthétiques à travers ses collections. Ses modèles sont des petits précis d'architecture, conçus en taille unique, qui s'adaptent spontanément à tous les corps avec des systèmes astucieux de fermeture, des jeux de découpe et des plissés extensibles. Ester Manas conçoit ses pièces comme des cocons protecteurs, sortes de mini-habitacles rassurants dont l'approche très fonctionnelle est inspirée du Bauhaus. Cette modularité du vêtement est pour la créatrice une manière de créer une mode non excluante, au manifeste éloquent?: «?Size (doesn't) matter?».

Miuccia Prada, c'est la quintessence de la mode italienne, un monument du style. Cette féministe convaincue, qui a eu sa carte au parti communiste, a étudié les?sciences politiques puis le mime au Piccolo Teatro de Milan avant de devenir une créatrice de mode engagée et respectée. S'élever contre le patriarcat est inscrit dans l'ADN de la designer, qui a toujours mis un point d'honneur à ne pas suivre les règles. Pour elle, les femmes doivent d'abord être vues pour être entendues. Décrite comme l'une des «?têtes pensantes de la mode?», Miuccia Prada est une meneuse qui expérimente, tout en développant une mode très portable. Elle interroge ce qui est socialement admis comme relevant de la beauté ou de la laideur, n'hésitant pas à développer un côté kitsch. Elle a toujours lutté contre le cliché de la beauté et l'obligation d'être sexy pour une femme. Chez Prada, la féminité s'exprime ainsi librement sans se soucier des conventions, elle ne se laisse pas enfermer dans un rôle. La créatrice subvertit la bienséance en mélangeant pêle-mêle silhouettes très cinématographiques, ultra-féminines d'inspiration hitchcockienne, looks de grand-mère et inspirations militaires, à l'attitude très conquérante. Il n'y a pas qu'une façon d'être femme.

Martine Rose a lancé sa marque éponyme en 2007 dans le cadre des défilés «?Fashion East?» de Londres. Née dans le sud de la capitale anglaise, au sein d'une famille jamaïcaine, elle a grandi dans un mélange de contre-cultures, entre les scènes rave et reggae des années 1990. Sa sœur Michelle, de 15 ans son aînée, fan de Jean Paul Gaultier, Katharine Hamnett et Pam Hogg, l'initie très vite à la mode, tandis que son cousin Darren l'introduit au streetwear londonien en lui faisant découvrir des marques comme Joe Bloggs ou Boy London. Ado, Martine assiste ensuite à ses premières soirées techno et fréquente des boîtes comme le Velvet Room, Twice As Nice ou World Dance. Elle passe l'anniversaire de ses 14 ans dans un club clandestin, le Strawberry Sundae, à Vauxhall.

Puisant dans toutes ces expériences, sa mode gender-free s'axe autour de collections non conventionnelles, subversives, mi-streetwear, mi-Savile Row. En toute indépendance, elle a bâti sa marque en collaborant avec des personnalités aussi talentueuses que la photographe iconoclaste Sharna Osborne et la styliste Tamara Rothstein, déconstruisant les stéréotypes avec un female gaze assumé. Libre, Martine Rose milite pour une mode expérimentale, inclusive et soucieuse des différences de chacun.

D'origine coréenne, Yoon Ahn, 43 ans, a fondé le label tokyoïte Ambush au côté de son mari, le rappeur Verbal. L'idée?: twister l'ordinaire, transformer une pièce banale en un objet précieux. Pinces à linge, clous, trombones, fils de fer barbelés, clous, grosses chaînes se transforment ainsi en pièces de joaillerie. Tout s'enflamme lorsque Kanye West arbore l'une de ses créations, un pendentif «?POW?!». Très vite, Pharrell Williams et Jay-Z jettent aussi leur dévolu sur les énormes chaînes en or 18 carats de la marque. Sa pièce signature, le collier briquet, fait un tabac. Ambush s'impose peu à peu comme une référence de la joaillerie gender-fluid en mélangeant inspirations futuristes, hip-hop et punk.

En 2016, Verbal et Yoon Ahn ajoutent à leurs bijoux une ligne de prêt-à-porter unisexe, à l'esthétique street et underground. La créatrice mixe les cultures et les genres à l'horizontale, sans hiérarchisation. Très populaire sur les réseaux sociaux, Yoon Ahn s'impose comme une référence dans le milieu du streetwear, encore très masculin. En 2018, la designer est nommée par son ami Kim Jones directrice de la création des bijoux Dior Homme. Celle qui n'a jamais caché qu'il fallait beaucoup travailler pour accéder à un tel niveau de réussite est un modèle d'identification pour de nombreux·ses jeunes designers.

Figure emblématique du mouvement punk britannique, Vivienne Westwood a fait ses premiers pas dans la mode au début des années 1970, en ouvrant avec son compagnon d'alors, Malcolm McLaren, une boutique sur King's Road s'attachant à ressusciter la culture des Teddy Boys des années 50. Rebaptisé SEX en 1974, le magasin devient le centre névralgique de la scène punk où sont rassemblés toutes sortes d'accessoires et de vêtements imaginés par la créatrice : T-shirts déchirés, chemises couvertes de slogans, harnais, etc.

Cet esprit subversif et frondeur, la créatrice l'infuse ensuite dans sa première collection présentée à la Fashion Week de Londres, au début des années 80. Saison après saison, motifs tartan, épingles à nourrice et imprimés provocateurs ressurgissent et se confrontent à des éléments qui rendent hommage à l'histoire de la mode, tels que des robes à crinoline. Une hybridation que la designer avant-gardiste — maintenant âgée de 79 ans — met aujourd'hui au service de son engagement en faveur de la protection de l'environnement, qu'elle n'hésite pas à partager lors de défilés-événements à travers lesquels elle présente des pièces en coton biologique ou en matières recyclées.

Demi-finaliste du prix LVMH 2019, Paria Farzaneh défend une mode multiculturelle et sans frontières. La designer de mode masculine rend en effet hommage à son héritage familial iranien qu'elle mélange au bouillonnement créatif de Londres, où elle est installée, faisant ainsi le pont entre l'Orient et l'Occident.

Cette petite-fille d'un tailleur iranien, élevée en Angleterre, a étudié le menswear à l'université de Ravensbourne, à Londres. Elle retourne chaque année en Iran pour explorer les habitudes vestimentaires de son pays, ses stéréotypes et ses évolutions sociologiques, dans l'optique de faire évoluer la perception des pays du Moyen-Orient. Dans son prêt-à-porter, elle mixe des inspirations tirées du grime - mélange de hip-hop, garage et drum and bass qui a émergé dans l'East London au tournant des années 2000 - avec l'esthétique perse (notamment les imprimés Paisley, fabriqués à la main à Ispahan à l'aide de techniques de gravure sur bois traditionnelles). Sa mode célèbre ainsi la culture iranienne, mais aussi la résilience du peuple iranien (qui a « ?beaucoup à offrir?», rappelle-t-elle), dont l'histoire ne se limite pas aux conflits relatés dans les médias.

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