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Running 3.0, la compétition « sans contact »

L'Actu | le jeudi 13 août 2020
Privé·e·s de dossards in real life, les runners compétiteur·rice·s ne lèvent pas le pied et participent à des épreuves chronométrées en solitaire. Seul équipement nécessaire : une montre connectée ou un smartphone. Le running 100% digital est né.

Aucun·e coureur·se n'enjambera, en novembre, le pont de Queensboro dans le cadre du célèbre marathon de New York... À l'instar de ses nombreuses petites sœurs, cette grand-messe annuelle a été annulée pour cause de pandémie. Mais les runners les plus motivé·e·s ont pu trouver un succédané en participant à des courses virtuelles « à la carte ».

Courir seul·e en se mesurant à d'autres, ce n'est pas nouveau - la plateforme Strava (une appli accessible sur montre GPS ou smartphone), lancée en 2009, est souveraine dans ce domaine. Ce qui différencie ces courses 3.0 de simples défis sur un parcours donné, c'est que chaque coureur·euse est classé·e. Concrètement, le jour J, il·elle détermine son tracé en fonction de la distance imposée, s'élance, montre connectée au poignet ou téléphone à portée de main, et ses exploits sont enregistrés. Ici, pas de stress dans un sas, on part quand on le souhaite, on suit l'évolution de son classement au fil de l'épreuve... et le nombre de participant·e·s est illimité.

L'occasion est belle pour certain·e·s organisateur·rice·s de se positionner (rappelons que le Marathon de Paris, par exemple, c'est plus de 49 000 coureur·euse·s lâché·e·s sur le bitume). Pour l'heure, Sport Heroes mène le jeu. La plateforme, qui recueille les données des compétiteur·rice·s, a mis en place des algorithmes destinés à s'assurer que leur chrono en solo n'est pas du pipeau. Elle prévoit d'ores et déjà de mettre en place un marathon, voire un triathlon. Les nombreuses marques de la sphère sport ont aussi sprinté pour s'aligner : en juin, Puma sponsorisait un 10 km virtuel, tandis que Brooks a célébré la Journée mondiale du running par un 5 km.

Comble de l'individualisme ? Pas forcément. Pendant le confinement, certaines de ces courses ont permis de constituer des cagnottes pour les personnels soignants. Et depuis l'annonce en cascade des annulations, les producteur·rice·s de petites épreuves locales - de vrais passionné·e·s que l'on ne peut taxer de cupidité - ont trouvé ce moyen pour ne pas couler et continuer de fédérer leurs habitué·e·s. Qui plus est, sans ravitailleur·se·s (et leur lot de gobelets plastique délaissés au fil des foulées) ni pollution due aux transports, ces courses, « green » malgré elles, s'inscrivent plus que jamais dans l'air du temps.

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